La phobie scolaire est un phénomène de plus en plus médiatisé. Beaucoup d’enfants sont maltraités émotionnellement et/ou physiquement par leurs enseignants ou leurs camarades (violence physique et verbale, humiliations, punitions, interdiction d’aller boire ou d’aller aux toilettes, etc). Lorsque les enfants sont atteints d’une phobie scolaire, il n’est pas rare qu’ils disent à leurs parents qu’ils ne veulent plus aller à l’école.
Alors, comment aider votre enfant à gérer le rejet de l’école et à mieux vivre sa scolarité ?
1. Identifier ce qui bloque à l’école
Dans un premier temps, essayez d’identifier l’origine de la souffrance de votre enfant : est-ce que ce sont les moqueries de ses camarades ? Ses notes ? Les remarques de ses enseignants ? Est-il victime de harcèlement ? Il faut que vous incitiez votre enfant à mettre des mots sur ses sources de stress en lui demandant ce qui s’est passé. Vous pourrez ensuite envisager des solutions.
Il est très important de ne pas négliger les émotions de votre enfant. Selon ce qui ressort de ces questions, vous pourrez peut-être prendre un rendez-vous avec son enseignant.
Un trop plein d’émotions : la séparation des parents
Pour les enfants, la séparation des parents est difficile à vivre car ils perdent leurs repères et se retrouvent dans une situation instable. Comme tout problème, il y a une solution. Vous pouvez instaurer des rituels qui rassureront votre enfant au moment de le quitter. Si l’angoisse de votre enfant persiste, vous pourrez lui faire réaliser des exercices de relaxation tels que la sophrologie.
Un manque de confiance en lui
Il est possible que votre enfant n’arrive pas à surmonter les difficultés qu’il rencontre à l’école s’il manque de confiance en lui. En lui répétant certaines phrases, il se sentira rassuré et remotivé. À vous de trouver les phrases les plus adaptées, mais faites-lui comprendre qu’il peut y arriver et que vous croyez en lui.
Un besoin d’encouragements
Afin d’avoir le goût de l’effort et être motivés, les enfants doivent être récompensés lorsqu’ils réussissent et ressentir vos encouragements. Si votre enfant se montre démotivé, proposez-lui des activités qui lui permettront de retrouver le goût à l’effort et le remotiveront, comme jouer à des jeux de société, pratiquer son sport préféré, faire des activités créatives, jouer à des jeux vidéo, etc. Il est primordial de l’encourager et de le valoriser.
Le cauchemar des devoirs
Ne confondez pas encouragements avec mise sous pression ! Vous devez encourager votre enfant à donner le meilleur de lui-même, mais cependant, il doit comprendre que l’échec existe et que cela fait partie de l’apprentissage.
Il est nécessaire que les enfants aient des moments dédiés au loisir et à la détente, notamment avant de commencer les devoirs le soir. Ces moments peuvent s’effectuer en famille ou seul, avec la pratique de la lecture, du sport, ou autres. Après cette période, votre enfant se sentira prêt à travailler et à se concentrer.
Un besoin de positive attitude
Remplacer vos expressions à connotations négatives par des expressions à connotation positive prend un tout autre sens pour l’enfant et le motive à donner le meilleur de lui-même : vous pouvez par exemple remplacer « travaille bien à l’école aujourd’hui ! » par « apprends bien à l’école aujourd’hui ! » : pour l’enfant, le verbe travailler possède une connotation négative et il l’associe à une lourde tâche. Tandis que le verbe apprendre a une connotation positive, plus ludique et interactive : il peut apprendre en s’amusant.
2. Apporter des solutions au mal-être de l’enfant
Dans un second temps, après avoir identifié les causes de la souffrance scolaire de votre enfant, il existe toutes sortes de petits rituels et stratégies à mettre en place avec lui pour l’aider à la dépasser. Elles varient, cependant, selon l’intensité des difficultés rencontrées par l’enfant ou son simple manque de motivation. Dans tous les cas, montrez lui votre soutien, c’est le plus important. Un enfant se sentira déjà mieux s’il sait qu’il est épaulé au quotidien par ses parents.
Apporter des souvenirs personnels
Raconter des anecdotes personnelles de votre époque à l’école rassure votre enfant. Il se sent moins seul et incompris. Vous êtes passé par là, donc il devrait s’en sortir également. Racontez-lui des anecdotes positives comme la rencontre d’amis que vous fréquentez encore à l’heure actuelle, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, les jeux dans la cour de récréation, la professeure que vous aimiez tant, etc. Il faut que vous partagiez vos souvenirs positifs de l’école avec votre enfant. Ainsi, celui-ci vous posera sûrement tout un tas de questions et laissera de côté son anxiété d’aller à l’école.
Il peut être intéressant, pour que votre enfant arrive à faire face à son anxiété d’aller à l’école, de lui expliquer qu’il vous est déjà arrivé la même chose, et la manière dont vous avez résolu cette situation.
Mettre les apprentissages au service d’un projet
Les enfants sont plus motivés et apprennent mieux lorsqu’ils ont des objectifs. Pour motiver votre enfant et l’aider à donner un sens au fait d’aller à l’école, demandez-lui ce qu’il souhaite faire plus tard. Faites-lui comprendre que pour arriver au métier de ses rêves, il doit passer par l’apprentissage à l’école. Comprendre que ce qu’il y fait en ce moment sert à son projet professionnel motivera votre enfant.
Si votre enfant a du mal à savoir ce qu’il souhaite faire plus tard, essayez de trouver un projet avec lui comme correspondre avec un enfant d’un autre pays ou aider les élèves de sa classe en difficulté (avec l’accord de son professeur). En expliquant aux autres, cela lui permettra de mieux comprendre ses leçons et se sentir utile.
Afin de donner un sens supplémentaire à son apprentissage, vous pouvez fixer des objectifs à votre enfant :
- augmenter sa note d’1 point à la prochaine dictée
- vous expliquer sa leçon de français
- écrire ses objectifs dans un carnet
Votre enfant doit comprendre que ce qu’il apprend à l’école peut lui servir à n’importe quel moment de sa vie. Il pourra s’en servir au supermarché pour calculer le montant des courses par exemple, participer à de nouvelles discussions, apprendre de nouvelles choses à ses proches pour finalement être fier de lui.
Stimuler la soif d’apprendre en dehors de l’école
Il est important de développer le goût de l’apprentissage et la curiosité de votre enfant une fois les murs de l’école passés. Votre enfant doit être encouragé à apprendre dans toute situation : au cinéma, au sport, à la maison, devant la télévision, avec ses amis ou en cuisinant. De plus, cela lui permettra d’illustrer ce qu’il apprend à l’école, ce qui prendra alors de plus en plus de sens pour lui.
Aider votre enfant à mieux gérer son stress
Afin de gérer ses crises d’anxiété, votre enfant peut pratiquer la pleine conscience, autant à la maison qu’en classe. Il s’agit d’outils faciles à mettre en place permettant de réguler son état émotionnel. Le sport aide également à canaliser son stress et ses émotions.
Aider un enfant victime de harcèlement
Le plus important, lorsqu’un enfant est harcelé, n’est pas, dans un premier temps, de condamner le harceleur, mais d’aider la victime. Il faut alors écouter votre enfant, sans juger, le rassurer et prévenir les autorités compétentes, à commencer par l’établissement scolaire. Si rien ne change, la solution de le changer d’établissement pour un nouveau départ, peut être retenue.
Enfin, si votre enfant ne veut plus aller à l’école, et que ceci se manifeste par une perte d’appétit, de la déprime ou qu’il se rend malade, il souffre alors peut-être de phobie scolaire. Il est donc primordial de prendre cela au sérieux et de l’aider. De nombreuses solutions existent. Pour les connaître et travailler dessus, il vaut alors mieux se tourner vers un professionnel.
Lire aussi : 10 conseils d’orientation pour trouver sa voie